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DÉCEMBRE 2015
 
 
 
 
Mesdames, Messieurs,

À l’approche des fêtes, les situations d’isolement deviennent plus visibles. Elles deviennent plus pesantes également pour les intéressés. Pas une année ne s’écoule sans qu’une nouvelle étude ne vienne le rappeler : nos aînés sont de plus en plus seuls. Une étude américaine récente met en évidence l’impact des visites aux personnes âgées sur le risque de dépression et, donc, de perte d’autonomie ? Las ! La moitié des 75 ans et plus n’ont plus véritablement de réseau amical affectif selon la Fondation de France.

La loi d’adaptation de la société au vieillissement encourage le développement d’initiatives diverses et variées : MONALISA, « Ville amie des aînés »… Créer des réseaux solidaires autour du domicile des personnes âgées est incontestablement une partie de la réponse, mais peut-être est-il temps d’aborder le problème sous un autre jour : pourquoi ne pas questionner la notion-même de domicile ? Pourquoi ne pas rendre ce domicile plus collectif, tout en permettant aux seniors de conserver une part d’autonomie et d’intimité ? Pourquoi ne pas ouvrir ce domicile sur l’extérieur, notamment en favorisant l’accueil des familles dans de bonnes conditions ?

C’est sur cette voie que se sont engagées les résidences seniors. La loi d’adaptation de la société au vieillissement fraîchement votée leur reconnaît un statut législatif, confirmant que cette offre d’hébergement fait désormais bel et bien partie du paysage. L’année 2015 est donc à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire des résidences seniors.

Luc Broussy,
directeur associé d'EHPA Conseil
 
   
 

 
Rendre visite aux personnes âgées diminue le risque de dépendance
L’isolement relationnel frappe un nombre croissant de personnes âgées. Face à cette situation, de nombreuses initiatives voient le jour, du programme MONALISA à la démarche « Ville amie des aînés », en passant par les réseaux sociaux de quartier. Mais tout cela sera-t-il suffisant ?
© momius - Fotolia
Une revue de gériatrie américaine, le Journal of the American Geriatrics Society, montre clairement que les personnes âgées qui voient leur famille ou leurs amis au moins trois fois par semaine ont deux fois moins de risque de développer une dépression. Cette étude, rendue publique en novembre 2015, révèle aussi que le risque de dépression augmente lorsque la fréquence des visites diminue. Autrement dit, un coup de téléphone ou un email ne suffisent pas : ce sont les contacts physiques qui permettent de prévenir la perte d’autonomie.

Les aînés de plus en plus seuls

La dépression n’est souvent le début que d’une longue dégradation de l’état de santé, un état dépressif s’accompagnant de comorbidités – refus de s’alimenter, refus de sortir et de pratiquer une activité physique, etc. Si elle met des chiffres sur un constat déjà largement partagé par les professionnels et les familles, cette étude n’apporte rien de nouveau. Avant elle, la Fondation de France avait mis en évidence les situations d’isolement dans lesquelles pouvaient se trouver les personnes âgées. Dans un rapport publié en 2014, la Fondation rappelait que la génération des 75 ans et plus était la plus impactée par la montée des solitudes en France, avec plus d’un senior sur quatre étant seul. « Chez les personnes âgées de 75 ans et plus, tous les réseaux de sociabilité s’affaiblissent. », s’alarmait l’organisme, qui dressait un panorama de ces différents réseaux.

Le constat est édifiant : 50% des 75 ans et plus n’ont plus véritablement de réseau amical affectif. 79% n’ont pas ou peu de contacts avec leurs frères et sœurs. 41% n’ont pas ou peu de contacts avec leurs enfants et 52% ne voient pas régulièrement leurs petits-enfants. Les chiffres sont peu ou prou les mêmes s’agissant du réseau de voisinage ou du réseau affinitaire, c’est-à-dire les relations qu’on se fait en adhérant à un club ou une association. Certes, il n’y a pas que l’âge qui joue. L’endroit où on habite et la situation financière dans laquelle on se trouve jouent également un rôle. Mais le constat reste le même. Nos aînés ne reçoivent pas assez de visites, alors même que le nombre et la qualité des visites importent beaucoup.

Réseaux solidaires

Face à cette situation, le Gouvernement n’est pas resté les bras croisés. La loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) crée notamment un Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, placé auprès du Premier ministre et chargé notamment d’animer le débat public, d’apporter aux pouvoirs publics une expertise prospective et transversale sur les questions liées à l’avancée en âge, et de contribuer à l’élaboration et à l’évaluation d’une politique globale de l’autonomie. Parmi les grands chantiers qu’aura à suivre ce Haut Conseil, on compte notamment l’initiative MONALISA (MObilisation NAtionale contre L’ISolement des Agés). Ce réseau constitué d’associations, d’institutions et des pouvoirs publics propose des instruments et des bonnes pratiques en vue de constituer des équipes citoyennes et développer des coopérations départementales. Pas sûr, cependant, que cela suffise à rompre l’isolement relationnel des personnes âgées, MONALISA se bornant à offrir une meilleure coordination des moyens existants.

La loi ASV appelle donc à amplifier d’autres initiatives comme la démarche « Ville amie des aînés », un programme coordonné par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui vise à adapter non seulement le logement, mais également le quartier dans son ensemble au vieillissement de la population. Transports, accessibilité des lieux publics, activités culturelles et sportives, offre santé : tout y passe. Le 16 décembre, les membres du réseau francophone des Villes amies des aînés se réuniront à l’occasion de leurs troisièmes rencontres au ministère des Affaires sociales. Des troisièmes rencontres consacrées cette année au thème… de la « lutte contre l’isolement dans une ville plus solidaire ». Enfin, au-delà de l’action publique et associative, des acteurs privés se mobilisent à l’instar des réseaux sociaux Ma-residence.fr, Monptivoisinage.com, Voisineo.fr ou Peuplade.fr, qui proposent de mettre en relation les habitants d’un même quartier ou d’une ville pour s’échanger des services.

À travers ces quelques exemples, on voit bien que les pouvoirs publics et la société civile s’organisent pour créer des réseaux de solidarité autour du domicile de la personne âgée. Ces initiatives sont évidemment louables et la tâche s’annonce pharaonique au regard des ordres de grandeurs annoncés. Pourtant, il y a peut-être une autre façon de prendre cette problématique : pourquoi ne pas rendre le domicile lui-même collectif et ne pas favoriser l’accueil des familles dans ces lieux de vie ? La question est posée.

 

 
 

 
 
Comment accueillir sa famille
lorsqu’on habite en résidence seniors ?
Si les résidences seniors proposent un cadre de vie collectif à des seniors autonomes, créant des relations de proximité entre voisins de palier ou amateurs d’un même loisir, elles contribuent aussi à maintenir les liens sociaux affectifs en favorisant l’accueil des familles.
© Monkey Business - Fotolia
On pourrait penser que la vie collective en résidence seniors, qui s’organise autour d’un déjeuner au restaurant, d’une visite accompagnée au marché ou d’un certain nombre d’autres activités, suffit à maintenir les liens sociaux des personnes âgées. Pourtant, bon nombre de groupes ont compris qu’il fallait aller plus loin en favorisant l’accueil des familles, qui appartiennent – tout comme les amis, les voisins, etc. – au réseau affectif des seniors.

Recevoir à la maison

La fin d’année exacerbe le sentiment de solitude. Pourtant, c’est toute l’année qu’il faut travailler à maintenir les liens familiaux. Lorsqu’on habite seul chez soi, recevoir sa famille, enfants et petits-enfants compris, relève parfois de la gageure. Les effets de la vieillesse se faisant sentir, la perspective de devoir préparer des chambres, cuisiner durant tout un week-end et voir son quotidien troublé par une agitation permanente a de quoi faire peur.

Vivre en résidence seniors peut présenter des avantages à cet égard. « Nos résidents sont avant tout chez eux et libres de recevoir leur famille dans leur deux-pièces ou leur trois-pièces, explique Geoffroy Daquin, directeur régional au sein du groupe La Girandière. Néanmoins, nous offrons la possibilité de privatiser à titre gratuit une salle de restaurant à l’occasion d’une fête familiale comme un anniversaire. Dans chacune de nos résidences, nous avons également un chef sur place capable de préparer des repas plus élaborés et des gâteaux à la demande. » La plupart des résidences seniors ont une offre de séjours temporaires permettant de louer une chambre ou un appartement au tarif d’une chambre d’hôtel. « Très utilisée par les seniors en vacances ou en convalescence, cette possibilité est cependant rarement activée par les familles, qui préfèrent venir à la journée ou loger chez les grands-parents ou dans de la famille, nuance Lucie Bellon, directrice Marketing des Jardins d’Arcadie. En revanche, nous offrons une grande flexibilité qui simplifie la vie de nos résidents. Sur demande, nous pouvons par exemple aider un résident à décorer sa table de Noël et lui faire monter des repas. »

Des activités pour tous

Salles de restaurant, appartements à louer… Dès la conception des bâtiments, tout est pensé pour permettre aux résidents de recevoir leurs proches dans les meilleures conditions. L’accueil des familles passe également par un panel d’activités ou d’animations. « À l’occasion du repas de Noël, nous avons pour habitude de doubler les couverts car beaucoup de familles viennent rendre visite à leur proche âgé, poursuit Geoffroy Daquin. Beaucoup de nos évènements sont ouverts à l’entourage de nos résidents, à l’instar de la fête de la musique. » Dans certains de leurs villages et résidences seniors, Les Senioriales organisent la « Semaine des petits-enfants ». Le principe est simple : les familles sont invitées au même moment, les petits-enfants des uns et des autres peuvent jouer ensemble et les enfants se retrouvent avec leurs parents. Des activités sont organisées : pédalo, canoë-kayak… « Les après-midis intergénérationnels ont beaucoup de succès de nos résidences, témoigne enfin Maryvonne Guittière responsable animation à Domitys. Nous organisons par exemple des sessions intitulées "jeux d’hier, jeux d’aujourd’hui". C’est l’occasion pour les petits-enfants de s’essayer à la belote et pour les grands-parents d’expérimenter la console de jeux Wii. » Après le temps fort de Noël, ces animations ouvertes sur l’extérieur se poursuivent tout au long de l’année : « Nous avons un cahier des charges très strict avec trois activités physiques et deux activités intellectuelles par semaines, et plusieurs activités culturelles par mois. » Pas question pour autant d’imposer un programme d’animation à marche forcée. Tout est question de dosage. Si la présence d’un animateur est indispensable pour inciter les résidents à « sortir de leur coquille » et partager des moments de vie collective avec les autres résidents, il est important de s’adapter au rythme de chacun. « Certains de nos résidents sont très sociables, d’autres plus solitaires. L’animateur doit avoir cette souplesse qui permet d’organiser des moments différents, certains plus axés sur les relations individuelles et d’autres sur les activités de groupe. », conclut Maryvonne Guittière.

 
   
 

 
 
Fin de parcours pour la loi ASV
Après deux lectures à l’Assemblée nationale et au Sénat, la loi d’adaptation de la société au vieillissement a été adoptée en commission mixte paritaire le mercredi 2 décembre.
Le calendrier annoncé par la secrétaire d’Etat Laurence Rossignol, qui avait promis que la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV) serait adoptée avant la fin de l’année 2015, est en passe d’être respecté. Le texte a été adopté par la commission mixte paritaire qui s’est réunie le 2 décembre dernier. Si l’examen du projet de loi est apparu relativement consensuel, quelques points de désaccords ont été au cœur de la discussion comme le fléchage des crédits de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA) et la dénomination de l’instance de gouvernance nationale, qui sera finalement un Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge. C’est la version du Gouvernement qui aura été retenue. Enfin, le Sénat se félicite dans un communiqué de la création d’un régime juridique ad hoc pour les résidences services de deuxième génération (article 15 bis A).
 
 
10 millions d’euros pour les logements-foyers
La Cnav et la CNSA renouvellent leur coopération pour la rénovation des logements-foyers et débloquent 10 millions d’euros. En 2014, la même somme avait permis de financer… 27 dossiers sur 264 dossiers de demande reçus d’après l’Unccas.
Les deux tiers des logements-foyers sont gérés par des centre communaux d’action sociale (CCAS). D’après l’Union nationale des CCAS, 79% des CCAS doivent procéder à des travaux de confort ou de modernisation de leurs structures. La loi ASV prévoit un plan d’investissement à hauteur de 40 millions. À fin 2015, la moitié du plan a déjà été consommée puisque le programme d’investissement lancé par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) en 2014 à hauteur de 10 millions d’euros a été reconduit en 2015. Pas sûr, cependant, que cela suffise à moderniser des logements-foyers de plus en plus vétustes.
 
 
Services à la personne : une nouvelle organisation représentative
Le Sesp, la Fédésap et la Fesp annoncent leur rapprochement en vue de la création d’une nouvelle organisation représentative, la Fédération nationale des services aux particuliers (FNSP), au 1er janvier 2016.
Atomisé, le secteur des services à la personne l’est de moins en moins. Jusqu’à présent, on ne dénombrait pas moins de quatre organisations représentatives. Avec l’arrivée de la FNSP, c’est donc à un rapprochement d’ampleur auquel on assiste, la toute nouvelle fédération conservant par ailleurs sa double affiliation au Medef et à la CGPME. La FNSP et le Synerpa Domicile constituent désormais les deux seuls syndicats professionnels de cette branche qui ne se limite cependant pas à l’aide aux personnes âgées.
 
 
La France est le pays où la retraite dure le plus longtemps
Alors que certains pays, dont le Royaume-Uni, envisagent de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 70 ans, la France est l’endroit où on passe le plus de temps à la retraite… avec un impact certain sur la structure de l’offre d’hébergement pour seniors.
L’OCDE vient de livrer son panorama 2015 des pensions. Et c’est en France que la retraite dure le plus longtemps : 27 ans pour les femmes et 23 ans pour les hommes. Un record national qui s’explique par une espérance de vie plus longue et des politiques plus généreuses. La génération qui est entrée sur le marché du travail en 2014 devra liquider ses droits à 63 ans, contre plus de 65 ans en moyenne dans l’OCDE au cours de la décennie 2050. Rappelons qu’on travaille jusqu’à 65 ans en Allemagne, 67 ans aux Etats-Unis et en Italie, et 68 ans au Royaume-Uni… L’offre d’habitat pour seniors devrait donc continuer à se développer.
 
   
 

 
 
  4-5 décembre  
 
Portes ouvertes à la résidence La Girandière du Havre (76) puis à celle de Bruz (35) les 11 et 12 décembre
 

  Courant décembre  
 
Ouverture à la location des résidences Cogedim Club de Montpellier (34), Chambéry (73) et Pégomas (06)
 

  18 décembre  
 
Présentation à la presse de l'outil domotique et communication de la résidence Les Jardins d'Arcadie de Laval (53)
 

 
 
 
Charte de rédaction de la Lettre des résidences seniors
 

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