Le début d’année est propice aux bonnes résolutions. Qui n’a jamais décidé, le 1er janvier, de faire un régime ou de se mettre au sport ? Et pourquoi pas les personnes âgées ? Une enquête de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) publiée en octobre dernier a mis en évidence que les seniors étaient 79% à préférer les activités sportives (marche, randonnée, gym, yoga, natation/piscine, aquagym ou vélo). Viennent ensuite les activités culturelles et de loisirs (74%) et les activités de développement des savoirs et des connaissances comme les conférences thématiques ou l’apprentissage des langues (40%).
Enjeu de société
Les seniors plébiscitent donc les activités sportives… et cela tombe plutôt bien ! Le Dr Aquino, qui a remis à la rentrée 2015 son Plan national d’action de prévention de la perte d’autonomie, insiste en effet sur l’impact de l’activité physique : « Il faut bouger, sachant que l’activité physique ne se réduit pas à la seule pratique sportive mais comprend au premier chef l’activité physique dans la vie de tous les jours, à la maison, dans les transports et les déplacements, au cours de loisirs non compétitifs qui favorisent également l’activité sociale. » L’activité physique permet notamment de prévenir les chutes et de réduire le risque d’hypertension artérielle. Une récente étude scientifique vient même de prouver que la marche était un levier pour lutter contre le déclin de la mémoire épisodique visuelle… qui joue un grand rôle dans la prévalence de la maladie d’Alzheimer.
Promouvoir l’activité physique des seniors, c’est également favoriser leur inclusion sociale comme le décrit l’Unccas : « La participation des aînés à des activités de loisirs […] constitue un réel enjeu de société. Vecteurs d’inclusion, ces activités permettent de lutter contre le risque d’isolement qui croît à mesure de l’avancée en âge et qui accélère la perte d’autonomie. »
Des critères à respecter
Bref, tout le monde semble s’accorder sur un point : l’activité physique n’a que du bon pour les personnes âgées. Pourtant, la pratique d’une telle activité se heurte à de nombreux freins. Le Dr Aquino évoque dans son rapport l’éloignement des lieux de pratique (clubs, associations…), les difficultés de transport ou encore les risques liés aux aménagements urbains constituent des barrières à l’engagement (accès piéton difficile, circulation dense…). Les données de l’Unccas corroborent cette analyse et permettent d’identifier d’autres motifs de non participation aux activités, notamment le fait que ces dernières ne correspondent pas aux aspirations des personnes. L’enquête menée auprès de quelque 2 112 répondants insiste sur le coût parfois trop élevé de ces activités et sur le fait que les personnes âgées les plus ancrées dans leur commune (celles qui y résident depuis plus de dix ans) déclarent ne pas souhaiter sortir ou ne pas être en capacité de se déplacer. Ceci peut bien entendu être lié à une maladie ou une fragilité passagère. Mais comment ne pas voir que de nombreuses personnes âgées et isolées n’ont tout simplement plus envie de s’ouvrir au monde ou ne sont pas incitées à le faire ?
Pour résumer, les seniors sont en demande d’activités physiques proposées par les services de la mairie ou d’autres structures (associations, résidences seniors…). Ce d’autant plus que le passage à la retraite libère du temps supplémentaire.