A LA UNE 12 avril 2012
Dépendance : les assureurs fixent leurs règles du jeu
Parce qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même… et parce que le débat s’est arrêté au milieu du guet, la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) a décidé de créer son propre label dépendance.

© Catherine Yeulet - Istockphoto
C’est l’Argus de l’assurance qui a dévoilé cette semaine le projet des assureurs : créer un label pour les contrats d’assurance dépendance. Selon l’hebdomadaire spécialisé, le lancement de GAD (Garantie assurance dépendance) interviendra après l’élection présidentielle.

Ce label GAD serait délivré aux contrats couvrant la dépendance lourde. Pour la mesurer, la FFSA n’a pas choisi la grille Aggir, mais le protocole AVQ (actes de la vie quotidienne), déjà utilisé dans certains contrats existants.

Toujours selon l’Argus de l’assurance citant la FFSA, le label GAD serait également délivré sous réserve d’une souscription ouverte au moins jusqu’à 70 ans, sans formalité médicale avant 50 ans (sauf si la personne est en ALD ou invalidité), pour des garanties viagères, débloquées directement si la dépendance est d’origine accidentelle, ou dans un délai maximum d’un an, et d’au plus trois ans, en cas d’affections neuro-dégénératives ou psychiatriques.

Selon les chiffres de la FFSA, à la fin de l’année 2011, un peu plus de 1,5 million de personnes étaient couvertes par un contrat dépendance en garantie principale, soit une hausse de 6 % sur un an. Les cotisations collectées au cours de l’année 2011 ont progressé de 8 % en un an, pour représenter un montant global de 430,8 millions d’euros.



ACTUS EHPAD
Parkinson, dans l'ombre d'Alzheimer ?
Mercredi 11 avril, c’était la journée mondiale de la maladie de Parkinson. L'occasion d'attirer l'attention sur cette affection qui frappe à tous les âges, mais qui constitue la seconde maladie neuro-dégénérative en Ehpad, sans pour autant bénéficier de la même attention qu'Alzheimer. Des initiatives existent pourtant sur le terrain.

La résidence Les Jardins du Marais à Saint-Agnant
© Grégoire Faney- EHPA Presse
Entre 150 000 et 200 000 personnes seraient touchées en France par la maladie de Parkinson. Depuis plusieurs années, l'association France Parkinson dénonce pourtant le manque d'intérêt des pouvoirs publics pour cette maladie.

Un plan national d'actions a cependant été initié en 2011, avec notamment le déblocage d'une enveloppe de 700 000 euros pour soutenir le développement d'une coordination inter-régionale des acteurs, et la création de 27 centres régionaux de référence pour la maladie. En mars 2012, Norra Berra, secrétaire d'État à la Santé, a officialisé l'installation d'un comité de pilotage national, chargé du suivi de ces programmes.

Doublement handicapante sur le long terme, la maladie de Parkinson finit par s'attaquer aux facultés motrices mais également psychiques de la personne, et demande une prise en charge plus que jamais pluri-professionnelle (infirmiers, neurologues, kinés, ergothérapeutes, psychologues, etc.). Dans les Ehpad pourtant, les malades de Parkinson bénéficient rarement d'un accompagnement spécifique. Des initiatives existent pourtant, comme à Saint-Agnant (17), où un Ehpad commercial du groupe DomusVi a conçu, avec le soutien de l'ARS et de France Parkinson, une unité spécifique pour les malades de Parkinson, avec notamment une prise en charge multi-disciplinaire et une organisation du travail adaptée. Ce qui en fait un établissement pilote en la matière.

Retrouvez plus d'informations sur cette initiative dans le dernier numéro du Mensuel des maisons de retraite.


ACTUS DOMICILE
Un nouveau rôle pour les services à domicile ?
L’Agence nationale des services à la personne planche actuellement sur ce qu’elle appelle les « bouquets de services ». Où comment faire jouer aux structures d’aide à domicile un rôle d’offreur de services, certes, mais aussi de coordonnateur de l’offre d’un territoire, au plus près des besoins des personnes âgées. Explication.

Sabine Jeuch, responsable de l'action sociale de l'ANSP
© Patrick Dagonnot - EHPA presse
« Ensemblier : n.m. personne qui choisit et coordonne divers éléments d’un décor d’habitation » (dictionnaire Larousse). Et si les services à domicile jouaient ce rôle d’ensemblier, choisissaient et coordonnaient l’offre de services pour les personnes âgées, en fonction de leurs besoins, de leur environnement, de leurs envies ? C’est un peu l’idée de l’Agence nationale des services à la personne, avec ses bouquets de services. L’ANSP réfléchie en effet actuellement à mieux adapter l’offre à la demande, à travers « la combinaison permanente de services et d’activités », dixit Sabine Jeuch, responsable de l’action sociale de l’agence. En clair, l’ANSP a délimité, à ce stade de sa réflexion, trois types de bouquets, qui visent chacun un objectif général :
  • prévenir (pour renforcer notamment le lien social afin d’éviter la perte d’autonomie)
  • soutenir (pour encourager ce qui peut être fait avec la personne pour retarder la dépendance) ;
  • compenser (pour accompagner la personne en perte d’autonomie).
Chaque objectif général doit se traduire en objectifs spécifiques pour chaque personne, en fonction de son projet de vie et de trois dimensions :
  • le domicile (entretien du linge, ménage, etc.) ;
  • la personne (aide à la vie quotidienne, aide à la toilette, etc.)
  • la vie sociale (déplacements, aide au maintien du lien social, etc.)
Dans cette optique, les structures d’aide à domicile seraient donc des « ensembliers », chargés de construire cette offre globale, avec leurs propres services, mais aussi en ajoutant des activités existantes sur leur territoire, comme le service du bus municipal pour aller au marché par exemple. L’ANSP s’apprête à tester son idée avec la complicité de la Cnav, dans les Carsat de Dijon et d’Ile-de-France.


Pour en savoir plus, lire l’interview de Sabine Jeuch, responsable de l’action sociale de l’ANSP dans le Journal du Domicile & des services à la personne d’avril.


À VOS AGENDAS !
Rendez-vous le 23 mai à Paris
Qu’avons-nous fait de nos 15 ans ? Le Mensuel des Maisons de Retraite a été, toutes ces années, le témoin privilégié de l’extraordinaire bond en avant du secteur des Ehpad. Un œil dans le rétroviseur, l’autre vers l’horizon, les 2es Assises nationales des dirigeants d’Ehpad balayeront tous les sujets qui ont été, sont et seront au cœur de vos préoccupations de professionnels des Ehpa/Ehpad.

© Patrick Dagonnot - EHPA Presse
De la naissance des politiques publiques en faveur de l’autonomie, en passant par la tarification des établissements, à la qualité et à son évaluation, et à l’enjeu de la communication… Nous débattrons à l’heure où débute une nouvelle séquence politique majeure. Parmi les intervenants pressentis : Paulette Guichard et Philippe Bas, anciens secrétaires d’Etat (et ministre pour le second), chargés des personnes âgées, Claudy Lebreton, président de l’ADF, Jean-François Bauduret, l’un des artisans, notamment, de la loi 2002-2, Jean-René Brunetière, concepteur de la réforme de la tarification des Ehpad de 1997, le Pr Alain Franco, et les fédérations (FHF, Uniopss, Fehap, Synerpa). Lire le programme ici.

Lors de ces 2es Assises nationales des dirigeants d’Ehpad, nous récompenserons aussi, en votre nom, la personnalité politique qui a marqué ces 15 dernières années. Pour voter, cliquez ici.