À LA UNE 2 nov. 2012
Infirmiers, AS, ASH : les salaires pratiqués
Que gagnent les infirmiers, les aides soignants et les agents de service hospitalier ? Quel secteur est le plus rémunérateur ? Le spécialiste de travail temporaire et du recrutement des personnels paramédicaux, l’Appel médical, a eu la bonne idée d’ausculter les pratiques salariales en vigueur dans ces professions.

Le gériatre Jean-Pierre Aquino et Martine Pinville, députée PS de charente
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2 153 euros bruts par mois pour un infirmier diplômé d’État, 1 683 euros bruts par mois pour un aide soignant, 1 486 euros bruts mensuels pour un agent de service hospitalier ; voilà les salaires moyens pratiqués pour ces professions, au premier semestre 2012 (1).

Des rémunérations qui ont augmenté dans des proportions variables entre le premier semestre 2012 et l’année 2011, avec une prime aux ASH, puisque leur salaire a bondi de 2,4%, contre 1,4% pour les aides soignants et 0,9% pour les infirmiers.

Ces moyennes cachent évidemment des disparités géographiques et sectorielles. Les infirmiers, par exemple, sont mieux rémunérés en Auvergne (2 200 euros bruts mensuels au premier semestre 2012), qu’en Nord-Pas-de-Calais (2 029 euros bruts mensuels), région très fournie en instituts de formation. Ces professions sont aussi mieux payées dans le secteur associatif (2 302 euros contre 2 116 euros dans le commercial et 2 099 euros dans le public), grâce à la convention collective plus généreuse de la Fehap.

Côté aide soignant, il vaut mieux travailler dans un gros établissement hospitalier que dans une maison de retraite commerciale. « Le métier mériterait d’être revalorisé dans le secteur médico-social lucratif, qui sous-paye par rapport aux autres secteurs », estime ainsi Christophe Bougeard, directeur général de l’Appel médical. La rémunération moyenne mensuelle brute dans le secteur commercial (cliniques et médico-social) s’élève ainsi à 1 623 euros, contre 1 720 dans l’associatif et 1 728 euros dans le public.

Chez les ASH, la région Île-de-France est la plus attractive, avec un salaire moyen de 1 495 euros. Et, contrairement aux infirmiers et AS, l’expérience ne paie pas : les ASH de 30 à 34 ans ont connu une hausse de salaire de 3,7% entre 2011 et 2010, contre 2,1% pour les 50 ans et plus. Enfin, à l’inverse également des infirmiers et AS, où il y a clairement une prime aux femmes, surtout dans la profession infirmière, les hommes ASH sont mieux payés que leurs collègues féminines : 1 470 euros pour les premiers, 1 448 euros pour les secondes.

(1) Ces salaires moyens se basent sur le fichier« intérimaires » de l’Appel médical.




ACTUS DOMICILE
50 millions d’euros et des expérimentations pour le domicile
Clap de fin pour l’examen en première lecture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2013. Deux bonnes nouvelles pour le secteur dans ce texte : la confirmation de 50 millions d’euros supplémentaires pour les services d’aide en difficulté, et l’inclusion des Spasad dans les expérimentations sur les parcours de santé. Et les particuliers employeurs, eux aussi, trouveront leur compte dans ce projet de loi.

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C’est chose faite. L’amendement attendu avec impatience par le secteur, instituant une enveloppe de 50 millions d'euros supplémentaires, pour 2013, en faveur des services d’aide à domicile en difficulté, a bel et bien été adopté par les députés. Suspens, toutefois, sur l’avenir de cette mesure, qui pourrait éventuellement être retoquée par le Conseil constitutionnel si elle est considérée comme un « cavalier législatif ». En effet, ne peuvent normalement figurer au menu du PLFSS que les mesures qui ont une incidence sur les comptes de la Sécurité sociale. Or la CNSA, dont les réserves servent à financer ces 50 millions d’euros, n’est pas, comme chacun sait, une caisse de Sécurité sociale, même si elle reçoit des crédits de l’assurance maladie pour financer les établissements et services médico-sociaux...

Autre mesure intéressante pour le secteur, l’article 41, qui permet la mise en œuvre de nouvelles organisations sur les territoires destinées à améliorer le parcours de santé des personnes âgées de plus de 75 ans en risque de perte d'autonomie. Les services d’aide à domicile et les Ssiad étaient déjà inclus dans le dispositif, a rappelé Michèle Delaunay lors des débats. Mais l’amendement 68, inspiré par la Fehap, permettant que les services polyvalents d’aide et soins à domicile (Spasad) y soient également associés, a été adopté.

Côté particulier employeur, c’est le soulagement. Les députés ont rétabli un allègement de charges de 0,75 euro par heure déclarée pour tous les particuliers employeurs, alors qu’il y a deux ans, le gouvernement Fillon avait supprimé les fameux 15 points d’allègement du taux de cotisations patronales, lorsque l’employeur déclare son salarié sur la base du salaire réel. Évidemment, la Fédération du particulier employeur (Fepem) qui a porté cette proposition, est ravie : « Le rétablissement d'un allègement de charges [...] a pour conséquence une baisse du coût de l'emploi pour les particuliers employeurs : c'est un signe politique fort pour le secteur économique et social des emplois de la famille ».

Prochain rendez-vous le mardi 6 novembre, où le PLFSS sera passé au crible des sénateurs.

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ACTUS EHPAD
Les GCSMS bientôt habilités à créer une PUI ?
Lors de la première lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2013, l’amendement demandant la possibilité aux groupements de coopération sociale et médico-sociale de pouvoir gérer, à partir du 1er janvier 2013, une pharmacie à usage interne (PUI) a été adopté. Explications.

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L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) devrait rendre prochainement, au Parlement, son rapport sur les expérimentations de la réintroduction des médicaments dans le forfait soins des Ehpad sans pharmacie à usage interne (PUI). Lors de la première lecture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2013, l’Assemblée nationale a déjà acté la fin, au 1er janvier prochain, de cette expérimentation. Les dépenses de médicaments des Ehpad resteront financées sur l’enveloppe soins de ville. Ce qui va dans le sens des recommandations que devrait faire l’Igas…

Un délai de six mois, jusqu’au 1er juillet 2013, devrait être laissé aux Ehpad expérimentateurs pour rentrer dans les rangs. En effet, l’amendement - soutenu par la Fehap et l’Uniopss - demandant la possibilité pour ces établissements,« sauf opposition expresse », de maintenir les médicaments dans leur dotation soins a été rejeté. « Une période transitoire de six mois va permettre de capitaliser l'enseignement engrangé au cours des années précédentes (ndlr : 3 ans d’expérimentation) et d'édicter sur cette base un ensemble de bonnes pratiques. […] Ces établissements qui ont fourni de gros efforts ne seront pas laissés sur le bord du chemin », a assuré Michèle Delaunay, ministre déléguée en charge des Personnes âgées et de l’Autonomie.

En revanche, les députés ont adopté l’amendement - soutenu par la Fehap - permettant aux groupements de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS) qui gèrent une pharmacie à usage interne (PUI) pour le compte de plusieurs Ehpad de continuer à le faire. Pour rappel, l'article 54 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2010 avait ouvert cette autorisation, mais uniquement dans le cadre de l’expérimentation relative à la réintégration des médicaments. Dans un précédent rapport, l'Igas invitait les pouvoirs publics à publier le décret habilitant les GCSMS à gérer une PUI.

Un sujet à suivre notamment pour les Ehpad de petite taille qui pourraient — si cette disposition est définitivement adoptée — mutualiser des moyens pour le développement d'une pharmacie à usage interne.

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