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FÉVRIER 2016
 
 
 

Maintenant que la loi d’adaptation de la société au vieillissement est promulguée, il ne reste plus qu’à se retrousser les manches. Car tout reste à construire, notamment en matière… de construction et d’urbanisme.

Les résidences seniors, en effet, ne sont ni tout à fait du logement classique, ni des établissements recevant du public à proprement parler. Du coup, difficile de savoir quelles règles sont applicables. De plus, il n’est pas évident pour un maire de savoir comment insérer les programmes de résidences seniors dans la planification locale de l’urbanisme.

Si la loi permet une meilleure prise en compte du vieillissement dans les documents d’urbanisme, de nombreuses questions restent en suspens : les résidences seniors sont-elles concernées par les quotas de logements sociaux ? Sont-elles soumises aux mêmes règles de sécurité incendie que les ERP ? Doivent-elles compter le même nombre de places de stationnement ou de garages vélos que n’importe quelle construction neuve ? Autant de questions qu’il va falloir trancher dans les mois qui viennent. La Lettre des Résidences seniors ouvre le débat !

 
 
 
 

 
Résidences seniors et règles d’urbanisme : un sacré chantier !
La reconnaissance législative des résidences seniors va permettre de faire progresser un certain nombre de chantiers, notamment en matière d’urbanisme. Quels sont les principaux points de blocage ?
© francis bonami - Fotolia
C’est devenu un totem pour les développeurs de résidences seniors. Contraindre les résidences seniors à disposer du même nombre de places de stationnement que n’importe quelle construction neuve est une aberration. Il faut dire que les seniors ne partagent pas tout à fait les mêmes habitudes que le reste de la population en matière de mobilité. Beaucoup ont renoncé à la voiture individuelle, préférant les modes de transport partagé ou accompagné. D’autres ont carrément revu à la baisse le nombre de leurs déplacements. Dès lors, pourquoi lier le nombre de places de parking au nombre de logements dont dispose une résidence ? « On pourrait avoir la même réflexion sur les garages vélos, ajoute Romain Morillon, directeur de projets pour les résidences Cogedim. Nous développons actuellement une résidence de 78 logements et devrions allouer 180 m2 aux locaux vélos. »

3 types de difficultés

Cet exemple est loin d’être isolé et souligne la nécessité de conduire une réflexion d’ensemble sur l’adaptation des règles locales d’urbanisme aux contraintes des résidences seniors. La loi d’adaptation de la société au vieillissement apporte déjà des réponses, permettant notamment une meilleure prise en compte du sujet du vieillissement dans les documents d’urbanisme. Le programme local de l’habitat (PLH) devra ainsi définir les objectifs et les principes d’une politique visant à répondre aux besoins liés au vieillissement. Le diagnostic préalable au projet d’aménagement et de développement durable (PADD), lui, devra prendre en compte le vieillissement de la population.

Néanmoins, la loi se borne à fixer un cadre très général sans pour autant répondre aux questions que se posent les promoteurs-exploitants. Ces questions, quelles sont-elles ? En-dehors de la problématique des stationnements, on peut lister 3 types de difficultés :

  • Les normes de sécurité incendie. Considérées comme du logement libre, les résidences seniors ne sont pas soumises aux mêmes contraintes que les établissements recevant du public (ERP). Néanmoins, la plupart des promoteurs-exploitants s’astreignent à respecter des règles plus strictes, et ce dès l’étape du permis de construire. « Au moment du dépôt du permis, nous avons le choix de nous présenter soit comme un ERP, auquel cas nous devons respecter les règles de type J, soit comme un logement-foyer. », explique Romain Morillon. Dans ce cas, faut-il donner une traduction officielle à cette réalité et écrire noir sur blanc que les résidences seniors doivent respecter des règles spécifiques en matière de sécurité incendie ?

  • Les normes environnementales. L’épisode caniculaire de 2003 a profondément fait évoluer les mentalités sur le sujet. Tous les établissements recevant du public doivent disposer d’espaces collectifs climatisés. Mais quid des parties privatives ? Mis à part dans le Sud de la France, les résidences seniors peinent à imposer le principe d’un climatiseur individuel dans chaque logement car cela ne respecte pas les normes environnementales. Dès lors, il devient indispensable d’adapter ces dernières au cas particulier des résidences seniors.

  • Les quotas de logements sociaux. Une résidence seniors doit-elle disposer d’une certaine quantité de logements sociaux, au même titre que les autres projets neufs comme le prévoit la loi SRU ? La question n’est pas simple à trancher, notamment parce que les résidences seniors contribuent déjà, à leur manière, à maintenir la cohésion sociale. Ne permettent-elles pas à toute une frange de la population âgée de rester ou de revenir en centre-ville ? Partant de ce constat, on peut imaginer 2 solutions : soit le promoteur-exploitant veut réaliser une résidence seniors « classique » et est exempté des quotas SRU, soit ce dernier veut réaliser une résidence sociale. Dans cette configuration, il devrait logiquement pouvoir bénéficier des financements de type PLS au même titre que les bailleurs sociaux.

Il reste donc encore un peu de chemin à parcourir, tout en conservant à l’esprit que ce que veulent les groupes de résidences seniors, ce ne sont pas de contraintes supplémentaires mais une meilleure reconnaissance de leurs spécificités.

 

 
 
Deux seniors sur cinq soutiennent leurs parents
L’Observatoire Cetelem 2016 fait un zoom sur la consommation des seniors en Europe. Parmi les principaux enseignements de cette étude, le soutien financier décisif qu’apportent les seniors (50-75 ans) à leurs enfants… mais aussi à leurs ascendants – parents, beaux-parents ou grands-parents. Dès lors, investir dans une résidence seniors prend tout son sens…
On sait que les seniors contribuent largement à soutenir les jeunes générations. 80% des seniors européens contribuent ainsi occasionnellement ou régulièrement aux dépenses ou à l’épargne de leurs enfants ou petits-enfants. Ce qu’on sait moins, en revanche, c’est que les seniors, entendus comme la catégorie des 50-75 ans, doivent aussi s’occuper de leurs parents. L’Observatoire Cetelem 2016 vient rappeler cette réalité et la documente à travers des comparaisons européennes.

Les jeunes seniors au four et au moulin

« Par les soutiens financiers du quotidien, les seniors facilitent les achats des autres générations, c’est dire leur poids dans la consommation en Europe ! », souligne l’Observatoire. Il faut dire que les jeunes seniors sont à la fois au four et au moulin. D’un côté, ils doivent aider leurs enfants et petits-enfants, par exemple pour faciliter un achat immobilier ou financer des études. De l’autre, ils doivent soutenir budgétairement leurs parents. C’est le cas de près de deux seniors sur cinq en Europe (39%). Les seniors actifs sont aux côtés de leurs parents pour prendre soin, faire en sorte que les conditions de leur bien-être soient réunies en les conseillant, en leur suggérant des solutions d’habitat, en les accompagnant dans la démarche…

Cette aide « peut s’accentuer à la fin de la vie des ascendants, principalement pour les dépenses de santé, d’adaptation du logement ou du confort de vie ». Si on demande aux seniors si le bien-être et la situation personnelle de leurs parents, beaux-parents ou grands-parents est un sujet qui les préoccupe, ils sont 22% à répondre « beaucoup » et 30% à répondre « assez ». Partout en Europe, les besoins des personnes très âgées restent majoritairement couverts par la solidarité familiale. Même en France, où les appuis entre générations sont moins élevés qu’ailleurs (mais vont sans doute fortement se développer à l’avenir), les seniors demeurent très attentifs à leurs parents. Les liens financiers entre les seniors et leurs enfants ou ascendants sont nettement plus marqués au Sud et à l’Est de l’Europe.

La santé et le confort

Alors, quelle idée se font les seniors européens du bien vieillir ? Ils sont 87% à estimer que « bien vieillir », ce serait avant tout « être en bonne santé ». C’est en Belgique, en France, au Danemark et en Allemagne que ce souhait est le plus marqué. Les seniors aspirent aussi à une vie confortable, pour eux et pour leurs aînés. Plus de 60% d’entre eux souhaitent être entourés de leurs proches. Plus de la moitié recherche un environnement de qualité.

D’ailleurs on constate qu’il y a de nombreux investisseurs « jeunes seniors » parmi les personnes qui investissent dans l’achat d’un appartement en résidence seniors en se projetant eux-mêmes. Cette forme d’habitat pour seniors cumule en effet toutes les qualités que recherchent les seniors en seconde partie de retraite : un cadre adapté, un entourage à l’écoute et professionnel, et un niveau de confort adaptable en fonction du niveau de gamme choisi. En investissant dans ce type de logement, les jeunes seniors cumulent l’avantage court terme d’un revenu garanti peu ou pas fiscalisé pour compléter leurs pensions pendant la première partie de leur retraite et le second avantage à plus long terme d’être rassurés sur une solution de logement choisi et adapté pour eux mêmes quand, ou si, cela s’avérait nécessaire.

 
 
 
 

 
 
Olivier Soustelle, directeur de résidence
Après avoir ouvert la résidence Domitys de Cavaillon (84) en octobre 2013, Olivier Soustelle a ouvert celle d’Orange (84) au mois de septembre 2015. Après une carrière dans l’hôtellerie, l’énergique directeur de résidence s’est donc lancé dans une toute nouvelle voie… et nous expose sa vision du métier.
La Lettre des Résidences Seniors : Avant d'être directeur de résidence seniors, quelles fonctions avez-vous occupées ?

Olivier Soustelle : J’ai d’abord été directeur d’hôtel dans un grand groupe hôtelier français pendant près de 18 ans. Puis, je suis arrivé à un moment de ma carrière où j’éprouvais le besoin de me recentrer sur une partie de mon métier davantage liée à l’humain. J’ai donc postulé, un peu par hasard, à une offre Domitys. Mon intégration s’est très bien passée. Chaque recrutement donne lieu à un process d’intégration qui passe par un séjour d’apprentissage dans une résidence déjà ouverte, ainsi qu’une formation théorique assurée par l’école Domitys.

La LRS : Faut-il un bagage particulier pour réussir dans le métier ? Quelles sont, selon vous, les qualités d'un bon directeur ?

O.S. : Domitys recrute à la fois des profils hôteliers et des profils médico-sociaux. La répartition est à peu près équitable entre ces deux catégories. Selon moi, il n’y a pas de profil-type. Toute personne maîtrisant la gestion d’un centre de profits, la qualité de service, le dévouement et le sens de l’humain est susceptible de pouvoir exercer, un jour, le métier de directeur de résidence seniors. J’ajouterais que le directeur est le premier commercial de sa résidence. Lorsqu’on dispose d’un beau produit, il faut donc savoir mettre en avant ses qualités. Nous avons constamment besoin de nous faire connaître par des gens qui, eux, ne nous connaissent pas encore.

La LRS : À ce propos, quelles relations entretenez-vous avec le tissu local ?

O.S. : Notre premier partenaire est le maire. Il faut savoir qu’une résidence seniors s’insère dans un projet urbain. Nous répondons aux attentes d’un élu local qui veut le plus souvent rénover un quartier et créer des emplois, non seulement pendant le temps de la construction mais aussi pendant toute la durée d’exploitation. Il faut savoir qu’une résidence Domitys représente une vingtaine d’emplois. Nous travaillons également avec le centre communal d’action sociale (CCAS).

Lorsque nous ouvrons une résidence, nous rencontrons les membres du réseau sanitaire et médico-social : médecins généralistes, gériatres, infirmières, aides-soignantes, auxiliaires de vie… Enfin, nous entretenons des liens très forts avec les associations locales. Nous venons leur présenter notre projet et leur offrons la possibilité d’intervenir au sein de nos résidences. Une résidence seniors n’est pas un bastion au cœur de la ville où seraient retranchées des personnes âgées. Nous défendons une vision radicalement opposée, celle d’une résidence seniors avant tout ouverte sur la ville. Par exemple, nous organisons régulièrement des « journées privilège » au cours desquelles les seniors du quartier ont la possibilité de venir sur place découvrir l’accueil, les animations, la restauration mais aussi tout ce qui fait la spécificité de la vie en résidence seniors.

 
 
 
 

 
 
Parution du rapport 2016 sur les résidences seniors
Un an après la 1re parution de son rapport en 2014, EHPA Conseil en publie la 2e édition et fait le point sur les dernières évolutions du marché des résidences seniors.
Fin 2014, EHPA Conseil appelait à reconnaître les résidences seniors de nouvelle génération dans la loi. Un an après, cette recommandation a été officialisée par le Parlement et les résidences seniors vont pouvoir entamer une nouvelle étape de leur développement.

La plupart des grands promoteurs nationaux (Bouygues Immobilier, Nexity, Altarea Cogedim…) ont aujourd’hui pris des participations dans des groupes de résidences seniors ou développé leur propre concept. Pourtant, le secteur demeure morcelé avec des concepts, des modes de commercialisation et des stratégies différents. Dans la 2e édition de son rapport, EHPA Conseil décrypte ces tendances et identifie 4 relais de croissance : la concentration, la diversification, l’internationalisation et la vente en bloc, qui viendra compenser un éventuel essoufflement des dispositifs de défiscalisation existants. Au-delà, les principaux opérateurs vont devoir s’organiser pour relever 4 défis : l’unification du secteur, la communication auprès du grand public, la professionnalisation de la filière et la nécessité de jouer un rôle de chef de file pour l’ensemble de la filière de la Silver économie.

Le rapport complet est téléchargeable en cliquant ici.

 
 
 
   
 

 
 
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