La loi d’adaptation de la société au vieillissement promulguée le 28 décembre 2015 fait une première ouverture en faveur de l’adaptation du parc social au vieillissement de ses résidents. Une convention nationale entre l’Etat et l’Union sociale pour l’habitat (USH) sera élaborée pour définir une stratégie commune autour de cet objectif, qui concernera également les personnes handicapées. L'article 20 introduit la possibilité de flécher certains logements dans les résidences seniors pour les locataires du parc social. Un prix sera également créé pour récompenser les bailleurs sociaux les plus innovants dans l’adaptation de leur parc au vieillissement.
Pas un produit de luxe
Cette prise de conscience signifie-t-elle que le vieillissement touche particulièrement les locataires du parc social ? Oui, assurément. S’ils ne sont pas les seuls concernés par cet enjeu de société, 35% tout de même des locataires du parc social auront plus de 65 ans en 2035. D’après l’enquête Logement 2013 de l’Insee, entre 2006 et 2013, la part des moins de 30 ans dans les habitations à loyers modérés (HLM) est passée de 12% à 8%, tandis que la part des 50-64 ans est passée de 25% à 30%. A terme, la part des plus de 65 ans va continuer d’augmenter, rendant de plus en plus urgents les besoins d’adaptation des logements. D’autant plus que les locataires qui entrent dans le parc social ont tendance à y rester.
Quelles réponses apporter à cette problématique ? Bien sûr, les bailleurs sociaux cherchent des solutions. Symbole de cette mobilisation, le concours « HLM, partenaires des âgés » co-organisé par la Caisse des Dépôts et le ministère des Affaires sociales et qui en est à sa 3e édition. Mais il va falloir passer à la vitesse supérieure, d’autant que toute une frange de la population âgée et aux faibles revenus risque de se reporter sur le parc social.
Les résidences autonomie (ex-logements-foyers), dont les 2/3 sont gérées par des communes de plus en plus exsangues, sont parfois dans un état avancé de vétusté. Et la gamme des services proposés paraît dépassée. D’autre part, le chômage de masse, les carrières incomplètes et la multiplication de temps partiels qui vont nécessairement avoir un impact sur le niveau de revenu des seniors à long terme. Du coup, le logement seniors a tout intérêt à ne pas devenir un produit de luxe s’il veut rencontrer son public.