OCTOBRE 2016
 
 
 

La résidence-senior est-elle la maison de retraite des années 80 ? Clairement... non !

On pourrait parfois le penser tant, dans les années 80, les maisons de retraite hébergeaient encore volontiers des personnes âgées valides. Mais, dans ces établissements, la « médicalisation » a, de tout temps, été omniprésente. La maison de retraite, des années 80 comme d’aujourd’hui, est indissociable de la notion de soins.

Tel n’est pas le cas de la résidence seniors qui a clairement mis dès l’origine l’accent sur d’autres atouts tels que le lien social, la prévention ou le logement adapté en centre-ville.

Pour autant, à domicile comme en résidence, il faut bien parfois se soigner. Même si les résidences seniors (RSS) n’emploient pas de personnels soignants, rien n’empêche évidemment, comme dans n’importe quel domicile, de faire appel à des intervenants libéraux ou d’employer une aide à domicile. De ce point de vue, il n’y a aucune différence dans la fourniture de soins ou d’assistance entre une personne à domicile et une personne dont le domicile se situe dans une résidence seniors. Une petite tout de même : dans beaucoup de RSS, le personnel n’hésite pas à aider les personnes dans leur prise de rendez-vous médicaux notamment.

La différence tient donc surtout dans la part prise par la prévention. Dans les résidences seniors, la prévention des chutes, les séances d’exercice physique ou la présence d’objets connectés sont autant de caractéristiques qui distinguent les RSS tant des Ehpad que du domicile isolé.

 
 
 
 

 
L’offre santé en résidence seniors
Non médicalisées, les résidences seniors offrent cependant un accompagnement de proximité qui permet d’anticiper et de réagir en cas d’accident ou de fragilité passagère.
© belahoche - Fotolia
Si les résidences seniors n’emploient pas de personnel soignant, cela ne veut pas dire pour autant qu’on ne peut pas se faire soigner lorsqu’on est résident. D’ailleurs, la santé et la sécurité sont deux préoccupations de premier plan dans ces résidences. La preuve en trois points clés.

La prévention des risques

Vivre et vieillir en bonne santé commence par éviter l’accident (une mauvaise chute, un AVC…) qui provoquera une perte d’autonomie accélérée. Plus de 9 000 personnes âgées de plus de 65 ans décèdent des suites d’une chute chaque année. Il ne suffit pas pour les éviter de seulement entretenir la condition physique, mais également de stimuler les réflexes cognitifs. C’est pourquoi les résidences seniors proposent un large choix d’ateliers de prévention, à l’image des ateliers mémoire des Senioriales en Ville. La plupart des groupes (Domitys, Les Jardins d’Arcadie, La Girandière…) collabore par ailleurs avec l’association Siel Bleu pour proposer aux résidents des activités physiques comme la gymnastique douce.

Cet effort de prévention s’accompagne d’aides techniques qui permettent de donner l’alerte en cas d’accident et de réagir le plus rapidement possible. Domitys a ainsi intégré à son pack « Sérénité » un service d'assistance d’urgence fonctionnant grâce à une montre connectée en intérieur comme en extérieur.

Le suivi quotidien

Ce qui fait le plus souvent défaut, c’est la coordination des soins. Contrairement au système anglo-saxon qui a fait du case management (gestion de cas) un de ses piliers, le système de santé n’est pas encore parvenu à confier au médecin traitant un rôle de coordinateur du parcours de soins. Sans disposer de la compétence médicale, les résidences seniors apportent cependant leur contribution en apportant un suivi et un accompagnement quotidiens. Les Jardins d’Arcadie et Cogedim Club, entre autres, proposent ainsi des prestations d’assistance à la prise de rendez-vous médicaux, à la transmission des ordonnances et à la réception des médicaments. Pas question toutefois d’aller jusqu’à l’administration des médicaments, qui est du ressort des praticiens libéraux intervenant dans la résidence.

L’aide en cas d’accident ou de faiblesse passagère

La prévention, pour importante qu’elle soit, ne suffit pas toujours à éviter l’accident. Là encore, les résidences seniors n’ont pas la faculté de prodiguer des soins directement. La présence de personnel sur place, à la différence du domicile « classique », est néanmoins essentielle pour poser un diagnostic et décider de l’opportunité d’une hospitalisation dans les meilleurs délais.

Une personne âgée et valide ne peut sérieusement envisager de vivre à l’hôpital ou en maison de retraite médicalisée par crainte d’un accident. D’ailleurs, qui le voudrait ? Pourtant, si un accident peut survenir à tout moment, le fait d’être seul chez soi complique la situation. Ainsi le groupe Domitys propose-t-il à ses résidents un accompagnement visant à faciliter leurs démarches et leur quotidien : commande et livraison des médicaments dans le logement, gestion de l’approvisionnement en matériel médical (cf. partenariat avec Harmonie Médical Service), visites et portage des repas à domicile en cas de maladie, livraison d’affaires personnelles et surveillance du logement en cas d’hospitalisation. En proposant un accompagnement de proximité, les résidences seniors auraient-elles trouvé un juste milieu favorisant le maintien à domicile des personnes âgées ?

 

 
 
Peut-on choisir son aide à domicile en résidence seniors ?
Un résident peut faire appel à son auxiliaire de vie habituel ou bien recourir aux services à la personne de la résidence. Il bénéficie d’une totale liberté de choix en la matière.
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En emménageant dans une résidence seniors, les seniors ne perdent pas leur indépendance. C’est même tout le contraire puisqu’ils conservent la même liberté de choix tout en bénéficiant d’un large choix de services. Parmi ces services, l’aide à domicile. Solliciter une aide ménagère, demander une assistance administrative ou faire réaliser des travaux de bricolage sont bien entendu possibles. Mais est-il obligatoire de faire appel à la société de services à la personne qui dépend de l’exploitant de la résidence ? La réponse est non. Les seniors ont le choix entre deux options. Soit ils font appel à leur auxiliaire de vie habituel. Soit ils demandent à bénéficier des services à la personne de la résidence. Si la première option a pour avantage de ne pas trop dépayser la personne âgée si elle avait l’habitude d’employer quelqu’un avant d’emménager, la seconde est gage de simplicité et de tranquillité. « En résidence seniors la personne habite chez elle, à son domicile. Elle peut donc bénéficier des services dont elle disposait avant ou d’autres services que ceux proposés par la résidence. Cette liberté garantit la qualité de vie des résidents et participe pleinement du succès que connaissent aujourd’hui les résidences services » a expliqué Jean-François Vitoux, président des Essentielles, lors des Assises Nationales de l’Aide à Domicile organisées par EHPA le 19 et 20 septembre.
 
 
 
 

 
 
Solène Mahé, coordinatrice d’une résidence
Depuis 2014, Solène Mahé est la coordinatrice de la résidence des Jardins d’Arcadie à Saint-Brieuc (22). Présente 5 jours pleins par semaine dans la résidence, elle participe à l’accompagnement santé des résidents.
Solène Mahé, coordinatrice de la résidence
des Jardins d’Arcadie à Saint-Brieuc
La Lettre des Résidences Seniors : Quel a été votre parcours et en quoi consiste le métier de coordinatrice en résidence seniors ?

Solène Mahé : A l’origine je ne viens pas du tout de ce secteur. Après mon bac, j’ai d’abord fait un an de droit avant d’exercer 11 ans dans le commerce. Je me suis ensuite reconvertie pour devenir auxiliaire de vie. Un an après, j’ai intégré les Jardins d’Arcadie et je suis devenue coordinatrice.

Mon travail consiste principalement à mettre en place et à gérer le planning des services à la personne, à évaluer les besoins des résidents et à les accompagner au quotidien. Je m’occupe également des animations qui, en plus d’être conviviales, participent à la prévention de la perte d’autonomie.

La LRS : Comment accompagnez-vous les résidents en matière de santé ?

S. M. : Certains résidents gèrent leur parcours de santé en toute autonomie. D’autres en revanche sont très contents que l’on s’en occupe pour eux. Nos services comprennent la prise de rendez-vous médicaux, la transmission des ordonnances à la pharmacie et l’animation d’un réseau d’intervenants libéraux (aides à domicile, kinésithérapeutes, médecins…).

Dans le cas où le rendez-vous n’a pas lieu au domicile de la personne et qu’un transport n’a pas été prévu, nous pouvons nous en occuper. En ce qui concerne les prescriptions médicales, nous ne nous occupons pas de la distribution, c’est le pharmacien qui se charge de les livrer aux résidents. Enfin, nous proposons aux personnes qui le souhaitent, notamment celles qui n’ont pas un médecin traitant, une liste de plusieurs professionnels. Nous tenons également à jour une fiche individuelle pour chaque résident afin de savoir qui prévenir en cas de besoin.

La LRS : Les services à la personne jouent un rôle important en matière de prévention. Comment accompagnez-vous les résidents dans le choix de ces services ?

S. M. : Lorsqu’une personne arrive, nous passons un moment avec elle en vue d’évaluer ses besoins et mettre en place un projet d’intervention individualisé. Nous procédons ensuite à une vérification de chaque projet tous les mois. Une réévaluation complète des besoins est réalisée au moins une fois par an. Notre offre de services est donc susceptible d’augmenter ou de diminuer selon l’autonomie de nos résidents.

 
 
 
 

 
 
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