DÉCEMBRE 2016
 
 
 

 
Quand les services non individualisables… divisent les points de vue
Le 21 septembre dernier, le Ministère du logement a organisé une réunion concernant le projet de décret relatif aux services non individualisables (SNI) en résidence services seniors. Les syndicats du secteur, le Synerpa RSS et le SNRA, étaient présents et n’ont pas manqué de manifester leurs réserves face aux dispositions de l’actuel projet.
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Parmi les nombreuses réformes portées par la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV), l’article 15 consacrait la reconnaissance juridique des résidences services seniors de deuxième génération. Une réforme qui reposait notamment sur une nouvelle distinction entre les services non individualisables et les services à la carte. Or, l’actuel projet de décret réduit les SNI à leur plus simple appareil quitte à tuer dans l’œuf ce qui apparaît justement comme l’apport original des RSS.

La loi ASV entre avancées et tango...

Un pas en avant, deux pas en arrière… Alors que la loi ASV reconnaissait enfin la spécificité des résidences seniors de deuxième génération, l’actuel projet de décret réduit sa portée en ne faisant figurer dans les SNI que l’accueil, la surveillance et l’entretien des espaces communs… Le même périmètre que pour les résidences de première génération.

Quelles conséquences pour les résidents ?

Exit donc l’animation, la restauration ou les services de blanchisserie ! Cette décision n’est pas sans conséquence pour les résidents. En effet, inclure ces prestations aux SNI permet d’en diminuer le coût individuel et donc de ne pas en priver les revenus les plus modestes. De plus, une animation c’est aussi pour un senior l’occasion de pratiquer une activité adaptée en compagnie d’autres personnes, deux facteurs qui permettent de lutter efficacement contre la perte d’autonomie.

En réaction au projet de décret, le Synerpa RSS propose donc que soient ajoutés à la liste des SNI : l’accès au service de restauration (hors repas) et au service de blanchisserie ainsi qu’aux animations et activités collectives.

Malheureusement, il semble bien que sur ce point les arbitrages interministériels n’aient pas été favorables. Les ministères de la Justice et du Logement ont défendu une version étriquée du décret contre Ministère des Affaires Sociales et de la Santé qui avait bien conscience du problème. La position défendue par les premiers semble l’avoir emporté, malgré son décalage avec la volonté du législateur. Notons enfin que ce projet réactualise l’importance pour le secteur de se doter d’un label qualité, projet que portent conjointement les syndicats SNRA et Synerpa RSS. A suivre donc...

 

 
 
Se mettre au vert avec les résidences seniors
Alors que l’écologie est en passe de devenir un thème majeur des prochaines échéances électorales, les résidences seniors se sont de longue date approprié le sujet. Compost, tri sélectif, formations… leurs actions en la matière sont aussi nombreuses que variées.
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L’une des particularités de l’écologie est la diversité des domaines qu’elle concerne. Ainsi, chacun peut s’investir comme il le souhaite, en témoignent les actions menées par les résidences services. Si les groupes gestionnaires en sont à l’origine (produits basse consommation, restauration basée sur des circuits courts…), leurs actions s’appuient aussi sur l’investissement des résidents (tri sélectif, déplacement en voiture électrique…).

Une dynamique initiée par les résidences…

La démarche écologique des résidences services seniors s’inscrit dans une volonté de consommer moins et autrement.

Consommer moins, c’est par exemple utiliser des matériaux garantissant une meilleure performance énergétique, que peuvent certifier des labels (voir encadré). C’est aussi s’inscrire dans une dynamique locale de développement durable, à l’instar du groupe Les Essentielles qui a opté pour l’ouverture d’une résidence basse consommation dans un EcoQuartier à Haguenau (67). Initiés par le Ministère de le Ministère de l’Environnement en 2008, les EcoQuartier s’inscrivent dans une démarche économique et écologique responsable, garantissant la qualité de vie, la mixité sociale… et générationnelle. Une dimension environnementale que la résidence s’est appropriée notamment en permettant aux seniors de jardiner. En effet, le projet des Essentielles prévoit un espace qui sera réservé au potager des résidents.

Consommer moins, c’est aussi permettre à chaque résident de contrôler sa dépense énergétique, tel que le permet la résidence Les Jardins d’Arcadie de Laval (53). Cette dernière est équipée d’un système domotique qui, grâce à une télécommande adaptée et à la télévision, permet aux seniors de suivre et d’optimiser leur consommation de chauffage et d’électricité. Une idée qui s’est avérée payante puisque le groupe souhaite l’étendre à l’ensemble de ses futures résidences. Un autre exemple. La résidence Les Jardins d’Arcadie d’Avignon, propose des appartements équipés d’un économiseur d’énergie intelligent : une carte permettant d’activer (ou de désactiver) les éclairages, le chauffage lorsque la personne rentre ou sort de son appartement.

Consommer autrement, c’est notamment ce que propose le groupe Domitys avec son service de restauration basé sur le circuit court. Le principe : les menus proposés en résidences sont cuisinés à partir de produits frais et locaux, grâce au partenariat signé entre le groupe et la société Sogeres. Ainsi, pour les résidences de Sète (34), Royan (17) ou Bayeux (14) le poisson est acheté directement chez un fournisseur local. Un choix qui présente aussi l’avantage d’ancrer chaque résidence dans une culture culinaire régionale et de mieux correspondre aux différentes attentes des seniors.

… pour laquelle s’impliquent les seniors

Même si les préjugés ont la vie dure, finissons-en une bonne fois pour toute avec le stéréotype de la personne âgée indifférente aux enjeux environnementaux. En effet, comme en témoigne l’exemple de la résidence Domitys de Dax, les actions écologiques s’appuient aussi sur l’investissement des seniors.

Depuis plusieurs années, la résidence dacquoise a mis en place le tri sélectif, « ce qui n’était pas une mince affaire » selon la directrice Elisabeth Détourbe. « L’objectif étant de permettre aux résidents qui le souhaitent de s’impliquer dans ce projet, il fallait trouver un endroit qui soit accessible à tous » poursuit la directrice. Ainsi à chaque réunion, les seniors font part de leur envie de développer ce dispositif, tant et si bien que la direction envisage de mettre en place un bac à compost.

Mais la directrice ne s’est pas arrêtée là. Elle a aussi organisé des rencontres intergénérationnelles entre les seniors et des élèves de primaire, afin de créer un moment d’échange sur les pratiques écologiques au quotidien. « C’était très intéressant car la jeune génération a vraiment intégré ces pratiques et plusieurs de nos résidents y sont sensibilisés. » conclut la directrice.

 

Labels HQE, BBC-Effinergie… kézako ?

A la différence d’une norme, un label n’est pas obligatoire. En revanche, pour l’obtenir une résidence s’engage à respecter un cahier des charges spécifique.

  • Le label haute qualité environnementale (HQE), créé par l’Association HQE, vise à promouvoir des structures qui respectent au mieux l’environnement immédiat et global. Cette certification atteste que le bâtiment « offre une bonne qualité de vie, respecte l'environnement et apporte performance énergétique et économique. Il est conçu, géré et utilisé de façon responsable tout au long de son cycle de vie. ». C’est par exemple le choix qu’a opéré le groupe Domitys pour ses résidences qui ouvriront à partir de 2017.

  • Le label BBC-Effinergie a préfiguré les normes actuellement en vigueur et garantit aux résidents la performance économique et énergétique de leur logement, notamment en termes d’isolation. Un label attribué par exemple à la résidence Jardins d'Arcadie à Maisons-Laffitte (78) ou à la résidence Les Senioriales à Mions (69)
 
 
 
 
 

 
 
Anne-Céline Kieffer, chef de cuisine en résidence seniors
Maître queux de la résidence Les Essentielles de Strasbourg (67) depuis 2013, Anne-Céline Kieffer conçoit, prépare et adapte ses menus selon la saison… et les préférences culinaires des seniors.
Anne-Céline Kieffer,
chef de cuisine en résidence seniors
La Lettre des Résidences Seniors : Comment êtes-vous devenue chef en résidence services seniors ?

Anne-Celine Kieffer : Après avoir obtenu un BTS en hôtellerie et restauration, j’ai suivi une formation auprès d’un chef dans un restaurant en Moselle. Cette expérience m’a offert l'opportunité d'intégrer une brigade en tant que second de cuisine, avant de rejoindre la résidence seniors Les Essentielles de Strasbourg il y a 4 ans.

Ce qui m’a plu dans le travail de chef en résidence seniors c’est la possibilité de partager ma passion. En effet, j’essaie de proposer une à deux fois par trimestre des ateliers cuisine aux résidents. Pour Noël, nous avons organisé un atelier de confection de gâteaux, que nous dégustons ensuite tous ensemble. Pour ma part, ce sont des moments de partage et de convivialité auxquels je tiens beaucoup, et ces animations s’inscrivent aussi dans la volonté des Essentielles de faire participer les seniors à la vie quotidienne de la résidence.

La LRS : Comment sont préparés les menus de la résidence ?

A.-C. K. : Tout d’abord, la directrice et moi élaborons chaque semaine des menus basés sur des produits frais et de saison. Cela me tient à coeur non seulement en tant que chef, mais les seniors y sont aussi très attachés. Nous proposons ensuite les menus aux résidents qui peuvent y apporter des modifications ou des suggestions que nous mettons au menu les semaines qui suivent. Mon objectif est que ma cuisine réponde au mieux à leurs envies et à leurs attentes. Pour ce faire nous proposons quotidiennement 3 entrées, 3 plats et 3 desserts supplémentaires au menu du jour. En effet, ma formation m’a appris à respecter l’équilibre alimentaire d’un repas, et je m’adapte aux différents régimes que peuvent suivre les résidents (sans sel, sans sucre…)

Nous tenons également compte des traditions culinaires régionales, principalement au moment des fêtes. Par exemple, le 6 décembre nous fêtions la Saint-Nicolas et j’avais préparé des Manneles (brioche traditionnelle alsacienne, ndlr.) pour le goûter, ce qui a beaucoup plu aux résidents.

La LRS : Êtes-vous également vigilante à la lutte contre le gaspillage alimentaire ?

A.-C. K. : Oui, j’essaie avant tout de commander au plus juste pour ne pas avoir de perte. S’il reste du poulet je prépare une soupe ou une tourte par exemple. Mon objectif est vraiment de ne pas gaspiller. D’autant que j’ai la chance de travailler des produits de qualité. Les légumes viennent de producteurs locaux, je commande la viande chez un boucher et le poisson est pêché par un petit poissonnier local.

 
 
 
 

 
 
L’intérêt grandissant des pouvoirs publics pour les RSS
Alors que les résidences services séduisent toujours plus de seniors, de plus en plus de communes se montrent intéressées par le secteur et lancent des appels d’offres. Des partenariats gagnant-gagnant qui témoignent de l’importance prise par les résidences dans l’offre d’hébergement. Ainsi, le groupe a récemment remporté six appels d’offres, dont le dernier situé à Soisy-sous-Montmorency (95) prévoit l’ouverture d’une résidence pour fin 2019. Autre exemple, Les Jardins d’Arcadie ont également remporté plusieurs appels d’offres, notamment à Rouen (76) et à Strasbourg (67).
 
 
Les RSS également plébiscitées par les investisseurs institutionnels
L’intérêt des investisseurs institutionnels pour les résidences services seniors ne cesse de croître. En témoigne le succès rencontré par la conférence « Résidences Seniors, une classe d’actifs à haut potentiel » qu’a animée Domitys lors du salon de l’immobilier d’entreprise (SIMI) à Paris le 1er décembre dernier. En effet, les résidences services seniors représentent un investissement intéressant que l’on considère les facteurs socio-démographiques (avancée en âge, recherche de confort et de lien social) ou économiques (niveau de vie des retraité). Alors que les caisses de retraite, mutuelles, assurances et autres OPPCI réinvestissent le secteur du logement, les résidences services seniors s’imposent comme un actif de diversification incontournable. A titre d’exemple, le groupe Domitys prévoit pour les 5 années à venir de vendre une dizaine de résidences par an aux investisseurs institutionnels sur la vingtaine produites et livrées chaque année.
 
   
 

 
 
  20 et 21 janvier  
   

 
 

en partenariat avec
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